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De l’évangile de Matthieu 16, 24 : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive« .
De l’Évangile de Marc 4, 26-29 : « Il disait encore : Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette de la semence sur la terre ; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. D’elle-même la terre porte du fruit : d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin le blé bien formé dans l’épi ; et sitôt que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là. »
L’homme se sent responsable vis à vis de ce qui l’entoure. A un moment donné, il a chargé sa vie, il a noué des alliances qu’il nomme « engagements ». Dès lors, que ce soit relativement au travail, à la famille, aux amis, à la société, à la nature ou même à son propre mode de vie, l’homme a désormais des devoirs : pour que ça marche, il me faut agir comme-ci, parler comme-ça, m’occuper de ci ou de ça… C’est le grand théâtre mental qui défile sans arrêt des scénarios : si tel événement s’est passé comme cela, c’est vraiment parce que j’ai mal agi; j’aurais dû faire ça d’une autre manière… Et c’est en permanence des jugements, des regrets, des inquiétudes et résistances !
De tout temps, l’être humain a essayé de contrôler les événements dans sa vie. Ses schémas mentaux lui jouent bien de tours. Sa relation à la matière le fragilise, le rendant totalement dépendant des événements d’où ce besoin de prendre le contrôle. Le Christ ayant observé comment ses contemporains se débattaient avec leurs soucis et problèmes leur disait : « Pourquoi s’inquiéter du lendemain ? […] Ne vous inquiétez pas du lendemain car le lendemain prendra soin de lui-même » (Matthieu 6, 34). Mais ceux qui l’écoutaient avaient-ils compris quelque chose à cette exhortation ? Étonnés devant tout ce qu’il fallait faire pour hériter du royaume des cieux, ne dirent-ils pas : « Qui pourrait être sauvé… » (Matthieu 19, 25) ?
Comment, en effet comprendre cette parabole du Christ dans Marc 4, 26-29 ? Jeter la semence en terre, c’est semer ses désirs… Et l’univers s’occupe du reste ! On n’a pas besoin de veiller, de savoir comment la graine enfouie a pourri, germé, devenu une plante et même produit des fruits. Ceci ne relève guère de notre responsabilité. Dieu s’en charge ! Il a tout prévu ! Si l’on comprend ainsi les choses, l’homme a-t-il encore quelque responsabilité ? Si nous n’avons rien à faire dans le déroulement des processus dans notre vie, pourquoi se sentir responsable de quoi que ce soit ? J’aurais beau m’inquiéter du loyer à payer, quand vient le temps, n’ai-je pas les moyens de payer ? J’aurais beau avoir peur du dénouement d’une situation, cela change-t-il, après coup, quelque chose dans mon existence ? Même si j’échoue, même si j’ai mal, même si…. Ma vie s’interromprait-elle pour autant ?
Aujourd’hui, le lâcher-prise est sur toutes les lèvres. Les hommes comprennent peu à peu l’importance de se laisser guider par les événements, suivre la voix de l’intuition dans son cœur et se reposer… Mais nonobstant ce fait, la mise en pratique reste encore très difficile ! Et ce, simplement parce que les gens ne savent pas comment s’y prendre… Comment, en effet, arriver à ne pas s’inquiéter de payer les factures alors que mon compte est vide ? Comment ne pas s’inquiéter de l’avenir de mes enfants dans un contexte mondial instable ? Comment ne pas avoir des soucis alors que des êtres chers à moi sont malades ? Comment ?
La réponse du Seigneur est claire et simple : « Tu n’es responsable de rien; lâche prise quelle que soit la situation en jeu. Dis adieu à tout ce qui te préoccupes et détends-toi !« . Nous devons simplement nous rappeler que la vie nous a tout donné. Qu’est-ce qui nous appartient ici bas ? Rien. Nu, nous sommes venu en ce monde et nu, nous nous en irons ! Et que risquons-nous à perdre ce que nous appelons « nôtre » ? Tout ce que nos yeux voient, ici bas n’est que matière. Toute possession, tout bien est illusoire… Chacun des êtres qui cheminent avec moi en cette vie, a son propre chemin qui ne dépend ni de mes soucis, ni de mes inquiétudes ! « Voici, toutes les âmes sont à moi; l’âme du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi; l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra« , dit l’Éternel dans le livre d’Ézéchiel (18, 4). Si donc je comprends cela, je pourrai me reposer et laisser la vie me guider. Un père qui, sur son lit de mort, s’inquiète pour son enfant, a-t-il raison de le faire ? Et même s’il meurt, l’enfant ne grandira-t-il pas ? N’y aura-t-il, en ce monde, quelque personne, quelque bon samaritain qui croiserait le chemin de cet enfant et qui le soutiendrait jusqu’à ce qu’il grandisse ?
Dieu s’occupe de tout. Il connaît le moindre de nos besoins et tout nous est déjà donné. Le contraire n’a jamais été prouvé. Personne n’a jamais creuvé parce qu’il ait décidé de s’abandonner à Dieu pour suivre le cours des événements… Alors la seule chose à faire, c’est de vivre. Exister. Profiter de la vie. Mettre notre foi en Dieu, en ses promesses et profiter de la vie qu’il nous donne, quelle qu’elle soit ! Rester là, contempler les merveilles de la vie et apprendre, lentement, progressivement à accepter tout ce qui arrive sans jugement, récrimination en comprenant que c’est la volonté de Dieu pour nous !
Dans ce silence de ton coeur, écoute ce message de lumière.
Bonne méditation.