Jean-Marie Martin
Jean-Marie Martin, prêtre, chercheur en théologie et philosophie, a exercé jusqu’en 1993 à l’Institut Catholique de Paris comme enseignant et directeur de département.
Il est originaire de la région de Nevers, et en début de carrière il a passé un certain nombre d’années à l’université pontificale de Rome : dans un premier séjour il a étudié la dogmatique, avec une plongée dans la pensée de Thomas d’Aquin, puis il a enseigné la dogmatique ; et dans un deuxième séjour il a suivi entre autres les cours du Père Antonio Orbe, jésuite, spécialiste des Pères de l’Eglise et des premiers gnostiques chrétiens, ce qui lui a fait modifier sa façon de faire les cours de dogmatique.
Parmi ses activités de retraites, il a poursuivi ses travaux sur les textes du Nouveau Testament, plus particulièrement ceux de saint Jean et saint Paul, et sur les commentaires faits par des auteurs des premiers siècles, éventuellement gnostiques. Il en a présenté une lecture en divers lieux. Il a animé aussi des groupes qui se réunissaient régulièrement, pour lire saint Paul par exemple ; certains concernaient la philosophie, en particulier la lecture de Heidegger.
Les sessions de Jean-Marie et les rencontres à Paris étaient des lieux très libres où alternaient les exposés du « maître » et les échanges avec son auditoire. Mais la manière dont il conduisait ses discours était très loin d’une présentation universitaire classique. Tout d’abord, il adoptait fréquemment la structure : trouble, recherche, demande-prière, structure fréquente en saint Jean. Ensuite il parlait en général sans notes avec seulement le Nouveau Testament écrit en grec sous les yeux. De toute façon, un thème en appelle un autre et les parenthèses s’ouvrent généreusement quand l’occasion s’en présente. Et nous l’écoutions dérouler le fil d’une pensée qui se construisait devant nous, telle une méditation.
Pour lui, « annoncer l’Évangile, c’est en rendre l’écoute possible, c’est-à-dire le présenter dans sa saveur, dans son caractère vif, dans sa cohérence et dans sa vitalité propre. »