Perfectionnisme (Message de Lumière)

De l’Évangile de Matthieu 5:48 : «Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.»

Les saintes écritures nous parlent… Mais «avoir des oreilles pour entendre» précisément le sens profond que véhicule chaque mot, voilà la difficulté et le sujet de division dans ce monde. Qu’est-ce que la perfection ? Dans certaines traductions, notamment celle de Chouraqui, le mot «intègre» est plutôt utilisé à la place de «parfait«… Évidemment, ceci nous donne une piste de compréhension puisque le Christ semble utiliser le même mot quand il s’adresse au jeune homme riche : «Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi» (Matthieu 19:21). Dans ce dernier extrait, le Christ demanderait-il à ce jeune homme, matériellement aisé, de devenir pur et sans péché ? On le sait, il a beau observer les commandements dès sa jeunesse, chaque instant de sa vie a été différent du précédent. Les erreurs de parcours, de jugement et de choix ne sont jamais loin. Et pourtant, il peut «devenir» parfait en se détachant de ses biens et en embrassant cette dimension spirituelle que lui propose le Seigneur… La question est donc celle-ci : «quelle est-elle, cette dimension de la perfection» ? est-elle extérieure ? Est-ce l’apparence de ce que voient nos yeux ?

La perfection, en tant que concept, n’existe pas en dehors de Dieu. Étant parfait, tout ce qu’il a créé est parfait. Voici une vérité universelle. Chaque créature, y compris les humains sont donc parfaits. Mais si c’est le cas, pourquoi le Christ nous demanderait-il d’être parfait ? C’est que nous ne sommes guère conscients de cette réalité ! Pour devenir parfait, il faudrait avoir une conscience totale de ce qu’on est ! Et ceci exige un niveau très élevé, celui de la connaissance totale. Toutefois, l’homme aime la perfection ou plutôt l’image que ce concept renvoie. Et pour cela, il est prêt à se cacher au monde; il n’est guère lui-même; il veut soigner l’image qu’il renvoie au monde de telle sorte à être accepté comme «parfait». Et cette vision des choses crée énormément de troubles dans notre vie.

Dieu est le grand Tout. Sa perfection ne trouve de sens que dans ce fait qu’il réunit tout ce qui existe. Il est l’Un. L’innommable. L’indivisible. Et l’individuation des âmes n’enlève rien à cette unité du grand Tout ! Ce qu’on appelle «perfection» réside donc dans la prise de conscience de cette intégrité du grand Tout : les âmes savent désormais qu’elles ont une patrie commune : Dieu. Voilà la grande vérité. Le principe de l’unité est la lumière qui affranchit le monde et les êtres de tout problème. Et pour cause, toute l’adversité, tous les conflits et les guerres ne surviennent que parce que les hommes se croient séparés les uns des autres et séparés de Dieu. Ainsi dès qu’on prend conscience de cette vérité : «Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.» (Matthieu 25:40), on commence à se rapprocher de cet idéal de perfection ! Tout ce que je possède appartient aux autres. Tout ce que je suis, je le suis pour les autres ! On ne peut donc «vouloir» être parfait. On fait le choix de marcher vers cet état d’être en œuvrant, de tout notre être, dans ce sens. Chaque pensée, action ou parole doit refléter l’unité de tout ce qui existe. Et ceci revient à changer sa perception des choses et du monde… Voir en chaque être la créature divine, l’expression de la perfection et donc la respecter comme telle, voilà la nouvelle dimension dans laquelle le Seigneur nous invite à entrer !

Dans le silence de ton coeur, écoute ce message de lumière.

Bonne méditation.